A l’appel de la FDSEA, FDPL et JA 52, les agriculteurs ont bloqué l’usine Savencia à Illoud le 30 janvier. Une seconde mobilisation a eu lieu le lendemain le long de la RN19 pendant 24 heures, réunissant 300 agriculteurs et 150 tracteurs au pied de la croix de Lorraine.
La FDSEA, FDPL et JA ont appelé à bloquer la fromagerie Bongrain (Savencia) à Illoud, le 30 janvier à 7h30. Les agriculteurs veulent le respect de la loi Egalim, Savencia étant parmi les plus mauvais payeurs (411 €/1000 l en janvier). « Les producteurs attendent des actes et de la reconnaissance par un prix rémunérateur, mais aussi de la transparence dans les négociations commerciales » explique Caroline Guillaume, directrice de la FDPL. Les producteurs de lait, dont des jeunes agriculteurs très impliqués, se sont entretenus avec des responsables de Savencia. « On a tenu bon, Savencia a annoncé un prix du lait pour février à 426 €/1000 l » se réjouit Florent Cressot, président de la FDPL. Certains jeunes agriculteurs voulaient rester jusqu’au lendemain, mais le camp a finalement été levé à 17h. A l’avenir les producteurs pourraient revenir pour une action plus forte.
En début d’après-midi, les présidents FDSEA, JA et FDPL ont eu une réunion à la Préfecture. « Nous avons fait un tour d’horizon des revendications » explique Sébastien Riottot, président de la FDSEA. « Il y a une volonté de simplifier les choses, mais on se rend compte que c’est difficile au niveau local car les décisions dépendent surtout de Paris et Bruxelles ».
Dès le lendemain, une grande mobilisation a eu lieu sur la RN19, à la sortie de Colombey les Deux Eglises. Près de 300 agriculteurs et 150 tracteurs étaient réunis au pied de la Croix de Lorraine. « Il faut rester solidaire par amour du métier, continuons dans la sécurité et le respect de tous. On est là pour un moment convivial » lance Steve Lahaye, président des JA. « Le but n’est pas de bloquer le département. On veut juste marquer le coup. Nous sommes venus à la Croix de Lorraine pour chercher un symbole, on l’a ! » ajoute Sébastien Riottot. En parallèle, une quinzaine d’agriculteurs haut-marnais sont allés soutenir leurs collègues aux alentours de Paris.
« Il faut des actions locales pour donner du poids à nos représentants nationaux » poursuit Sébastien Riottot. Le président de la FDSEA a rappelé qu’« on est tous attachés à l’Europe, elle est nécessaire, mais elle va trop loin. Les normes environnementales nous tuent, les normes en général nous empêchent d’avancer, les primes ne sont plus rémunératrices et nos charges ont explosé. On n’arrive plus à vivre, à transmettre, à s’installer. Nous sommes venus défendre notre métier. On est pas anti-européen ou anti-gouvernement, on veut juste savoir où on va ».
Des mesures de soutien
Le président du Conseil départemental Nicolas Lacroix s’est joint à la mobilisation et a annoncé le fléchage d’aides du GIP pour certains investissements comme la construction de bâtiments agricoles, d’une bergerie, d’une salle de traite ou d’un local phytos. Tous les outils de production seront subventionnables. De plus, une nouvelle convention entre le Département et la Chambre d’agriculture sera mise en œuvre début 2025. Elle sera renforcée financièrement avec des objectifs revus pour s’adapter aux besoins des agriculteurs. Présent depuis le début des mobilisations agricoles, Jean-Luc Vauthier a fait fabriquer des autocollants et des casquettes « Tous paysans », en collaboration avec « Les Chipies d’Eugénie ». « C’est une initiative apolitique. Le but est que le mouvement perdure dans le temps » explique le directeur de Vauthier-Sepac.