La FNPL a manifesté son soutien aux producteurs avec une banderole au Sommet de l’Elevage.

Lactalis met une croix sur des régions de France, des producteurs abandonnés

L’annonce de Lactalis de réduire sa collecte a suscité de nombreuses réactions. L’Association des producteurs de lait Lactalis du Grand Est (APLLAGE) évoque un « sacrifice d’une zone entière ».

Le 25 septembre 2024, Lactalis annonce sa stratégie d’entreprise qui passe par l’annonce d’abandon de zone de collecte. Stupeur pour les représentants des producteurs à qui le matin même les responsables de Lactalis expliquaient le déploiement du RSE (Responsabilité sociale de l’Entreprise). Pour l’APLLAGE c’est 113 producteurs adhérents qui ont eu l’annonce de la future résiliation de contrat individuel (61 en Haute-Saône, 27 dans les Vosges, 17 en Haute-Marne, 6 en Meurthe et Moselle et 2 dans l’Aube) pour plus de 60 millions de litres de lait.

Cette annonce est d’une brutalité sans précédent pour les producteurs. C’est le sacrifice d’une zone entière. L’APLLAGE va assumer son rôle d’Organisation de Producteurs (OP). Elle entre en négociation avec Lactalis via l’Association d’Organisation de Producteur UNELL (Union nationale des éleveurs livrant Lactalis) pendant 2 mois. Les producteurs de lait ont donné le mandat de négociation à l’APLLAGE qui va entamer des recherches de solutions pour tous ses adhérents.

C’est le début d’un travail collectif de longue haleine et l’OP va s’entourer de ses partenaires territoriaux. Seul le travail uni et collectif sera la clé de la réussite et la pérennité de la production laitière sur nos différents territoires.

APLLAGE

« On est encore pris pour des dindons »

« Lactalis a pris une décision unilatérale en imposant à son OP une diminution de volume alors que les producteurs de lait ont réalisé des investissements. L’éleveur est prisonnier de son acheteur, on est encore pris pour des dindons », réagit Florent Cressot, président de la FDPL 52. « On est quasiment sûr que Lactalis va faire venir du lait étranger moins cher pour inonder le marché français. Ce qui affaiblira un peu plus les producteurs et la production française. Mais on ne va pas en rester là, on va faire tout notre possible pour ne laisser aucun producteur au bord de la route. Nous sommes aux côtés de l’APLLAGE pour trouver des solutions collectives aux producteurs ».