La Chambre d’Agriculture a organisé le 12 novembre une matinée technique à Chaumont à destination des éleveurs ovins, en partenariat avec le GDS 52 et Inn’Ovin Grand Est. Une trentaine d’éleveurs a eu l’opportunité d’échanger avec le Dr Valérie Wolgust, vétérinaire spécialisée en ovins.
La FCO 3 sévit dans de nombreux élevages du Grand Est depuis cet été. La confirmation de 5 foyers FCO 8 dans le département et la crainte de l’arrivée potentielle du sérotype 4 sont autant d’éléments qui laissent les éleveurs démunis.
C’est dans ce contexte sanitaire anxiogène que la Chambre d’Agriculture a organisé le 12 novembre une matinée technique à destination des éleveurs ovins, en partenariat avec le GDS 52 et Inn’Ovin Grand Est. Une trentaine d’éleveurs a eu l’opportunité d’échanger avec le Dr Valérie Wolgust, vétérinaire spécialisée en ovins. Les symptômes de la maladie et ses conséquences sont nombreux : mortalité, avortement, chute de production laitière, stérilité, boiteries, affaiblissement général …
Plusieurs objectifs à cette intervention : rassurer les éleveurs, expliquer la maladie et son mode de transmission, conseiller sur les bonnes pratiques à adopter pour les mois à venir.
L’intervenante préconise la vaccination des animaux pour les sérotypes 3, 4 et 8 dès la fin de l’hiver, avant la mise en pâture, pour apporter une protection optimum en cas de nouvelle vague FCO. C’est la météo qui sera le facteur déterminant : le risque sera accru en cas de chaleur et d’humidité au printemps : l’activité des culicoïdes est significative entre 13 et 35 °C, avec une humidité élevée. Seule une période de fortes gelées sur plusieurs jours consécutifs pourrait éliminer les larves en dormance.
Cette matinée a également mis en avant les impacts de la FCO sur la reproduction. On observe notamment une baisse remarquable de la fertilité des mâles, sans pour autant impacter leur libido.
« Un bélier qui lutte n’est pas forcément fertile. Il est donc indispensable de tester la fertilité des reproducteurs pour retirer rapidement les stériles du lot de lutte afin qu’ils ne concurrencent pas les béliers productifs » ajoute Margaux Kenens, Conseillère Ovins à la Chambre d’agriculture de Haute-Marne. Elle rappelle également que la formation des spermatozoïdes prend 50 jours pour les béliers. Des troubles de fertilité peuvent donc apparaitre jusqu’à deux mois après le passage de la maladie. Concernant les femelles, des troubles peuvent survenir sur toute la période d’agnelage hivernal.
Zoom FCO en Haute-Marne
Au 21 novembre 2024, le département dénombre :
-400 foyers de FCO 3 confirmés dont un quart environ sur des cheptels ovins,
-5 foyers de FCO 8 confirmés dont 1 sur cheptel ovin,
-2 foyers de FCO 8 et 3 dont 1 sur cheptel ovin.
La Chambre d’Agriculture de Haute-Marne dresse un premier bilan sur la mortalité dans les élevages ovins. Comparés à 2023, les mois de septembre et d’octobre ont montré un taux de surmortalité en élevage ovins allant de 40 % à 200 %. Toutes les catégories d’âges sont concernées par cette tendance : agneaux de moins d’un mois, agneaux à l’engraissement, ovins mâles et femelles de moins de 18 mois et ceux de plus de 18 mois.
Indemnisations
France Agrimer débloque une enveloppe de 75 Millions d’euros en faveur des éleveurs touchés par la FCO3. La première vague d’indemnisation concerne les élevages déclarés foyers FCO 3 qui ont eu des pertes entre le 5 aout et le 30 septembre 2024. La clôture de la télédéclaration est fixée au 6 décembre.
La Chambre d’agriculture de Haute Marne remercie Inn’Ovin Grand Est et le GDS 52 qui ont permis le cofinancement et l’organisation de cette matinée riche en échanges.
Pour plus d’informations, contactez votre conseillère Ovins de la Chambre d’agriculture de Haute-Marne. Des fiches techniques sont également disponibles sur le site internet Inn’Ovin.
Margaux KENENS