Les syndicats agricoles ont rappelé que les moyens de protection sont inadaptés aux réalités du terrain (crédit photo FDSEA 52).

Loups : la Haute-Marne sous pression

Suite aux nombreuses attaques de loups sur le département, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de Haute-Marne ont initié une rencontre le 3 juillet en Préfecture, pour faire remonter les difficultés du terrain.

La situation devient critique en Haute-Marne. Depuis le début de l’année 2025, 61 attaques de loups ont été recensées, causant 263 victimes animales. Le département se classe désormais parmi les plus touchés de France, avec une flambée des indemnisations : 61 000 € déjà versés contre 20 000 € pour toute l’année 2024.
C’est dans ce contexte alarmant qu’une réunion s’est tenue le mercredi 3 juillet à la Préfecture, à l’initiative de la FDSEA 52 et des Jeunes Agriculteurs de Haute-Marne. Étaient présents : Régine Pam, Préfète de la Haute-Marne, Jean-Paul CELET, Préfet référent loup, ainsi que les représentants de l’Administration et de la Profession Agricole. Cette rencontre a permis aux syndicats de faire remonter les difficultés du terrain et d’exiger des réponses concrètes.

Prédation en plein jour, protections inadaptées

La présence avérée d’un couple de loups avec reproduction dans le secteur de Clefmont a été confirmée par l’OFB. Cette nouvelle donne a des conséquences directes : les attaques se produisent désormais en pleine journée, augmentant la tension et l’insécurité dans les élevages.
Les dispositifs classiques (clôtures, filets, chiens de protection) ne répondent pas aux contraintes spécifiques des zones de plaine et du pâturage mobile. Un projet de clôtures adaptées a été présenté et jugé « très intéressant » par la DRAAF, l’OFB et la Préfecture. Toutefois, son financement n’est envisagé qu’à partir de 2026. Les JA ont fait savoir qu’ils peuvent attendre, à condition que le projet soit validé rapidement et officiellement.

Des tirs autorisés… mais peu réalisés

Huit autorisations de tir sont actuellement en vigueur dans le département. Mais seules deux concernent les louvetiers et les interventions n’ont pas pu être menées en raison de contraintes de sécurité. Un constat jugé inacceptable pour les éleveurs, tant la pression est forte sur les troupeaux.
À ce jour, 5 km de clôtures d’urgence ont été posés par la DDT, mais cela reste largement insuffisant pour contenir la progression du loup. Avec la Haute-Marne désormais classée parmi les deux départements les plus exposés à la colonisation, le statu quo n’est plus tenable.

Une mobilisation intacte

À l’issue de cette réunion, la FDSEA et les JA ont rappelé leurs revendications claires et urgentes :
-La validation immédiate du projet de clôtures adaptées aux zones de plaine.
-L’extension des autorisations de tir et des moyens pour les mettre en œuvre réellement.
-L’organisation d’une visite de terrain avant le 15 août, en présence de la DRAAF et du préfet coordonnateur.
-Une meilleure communication sur les dispositifs de soutien (indemnisation, aides MSA, accompagnement psychologique).
La FDSEA et les JA de Haute-Marne restent pleinement mobilisés pour défendre les éleveurs, protéger leur outil de travail et exiger des mesures concrètes à la hauteur de la crise. Les deux syndicats ne relâcherons pas la pression tant que des actes forts et adaptés ne seront pas engagés.

Léa Heyde pour la FDSEA 52