Le 4 novembre la commission départementale des agricultrices de la FDSEA s’est réunie à Chaumont. Au programme : retour sur l’année écoulée, actualité syndicale et remise d’un chèque à la ligue contre le cancer dans le cadre d’octobre rose.
Les échanges ont été nombreux à la commission départementale des agricultrices (CDA) de la FDSEA. La présidente Sandrine Brauen invite les agricultrices à s’impliquer syndicalement : « on peut ne pas avoir les mêmes idées et les mêmes méthodes, mais l’objectif est de défendre l’agriculture telle qu’on la connaît aujourd’hui dans nos exploitations, c’est à dire une agriculture familiale ». Si elle admet que « parfois on a l’impression d’être déconnectées de ce qui se passe à Paris », elle souligne que « les idées partent de la base, c’est à dire du terrain ». Et d’ajouter : « essayons de rester unies car nous sommes dans une société individualiste ».
Fin du statut de conjoint collaborateur
Les agricultrices ont passé en revue l’actualité syndicale, en commençant par la modification du statut de conjoint collaborateur, limité à 5 ans depuis 2022. Au 1er janvier 2027, le statut va disparaître et le conjoint collaborateur devra devenir chef(fe) d’exploitation, associé(e) ou salarié(e) agricole. Tous les conjoints actifs sont concernés, sauf les personnes qui auront 67 ans avant 2032.
Pour Sandrine Brauen il s’agit d’« un statut précaire », qui concerne tout de même 11 % des agricultrices en France, soit 15 000 personnes. Toutefois ce chiffre a diminué de moitié en dix ans. « Nous allons faire un recensement au niveau du département, contacter les dames pour les informer et faire du cas par cas pour gérer leur situation. Il y a un gros travail à faire », détaille Valérie Lavey, directrice adjointe de la FDSEA.
Féminisation de la FNSEA
Lors de son dernier congrès, la FNSEA s’est engagée à avoir une plus grande représentation féminine pour aller vers une gouvernance mixte. Son objectif est d’avoir 25 % de femmes dans ses instances, y compris départementales et régionales. Un chiffre en adéquation avec la proportion d’agricultrices au niveau national (27%).
Sandrine Brauen regrette l’imposition de quotas, mais estime que cela est cependant nécessaire, « dans certains départements il faut forcer la main car les hommes ne laissent pas la place ». Elle souligne que ce n’est pas le cas en Haute-Marne, les femmes ayant toute leur place au conseil d’administration et au bureau de la FDSEA. Pour la présidente, l’enjeu est que cette féminisation motive des femmes « qui ont l’envie de s’engager, qui le font pour porter des idées et parce qu’elles ont les compétences, pas pour remplir des quotas ».
Sur un autre sujet, la commission nationale des agricultrices de la FNSEA a proposé d’augmenter le crédit d’impôt pour l’emploi à domicile (enfant, ménage), de 50 à 80 %, sous condition d’engagement syndical. « Beaucoup de dames voudraient s’investir dans des mandats professionnels mais ne peuvent pas parce qu’elles ont des obligations. L’objectif est de faciliter la vie professionnelle avec la vie personnelle », explique Valérie lavey.
Une année riche
L’année 2025 a été riche pour la CDA : un voyage au Rwanda, les élections à la Chambre d’agriculture, une réunion régionale avec la MSA sur le calcul des cotisations sociales, une formation sur la prise de parole en public avec une quinzaine de participantes, l’organisation d’une ferme ouverte à Esnouveaux, la participation aux JA’lympiades à la fête de l’agriculture et à Agrimax plus récemment.
Les agricultrices ont particulièrement apprécié leur voyage à Strasbourg avec la visite du Parlement européen. Elles ont eu l’honneur de s’entretenir avec l’eurodéputée Céline Imart, également agricultrice. « Une femme inspirante », souligne Sandrine Brauen.
Action de solidarité
Pour la troisième année consécutive, la CDA a participé à l’opération octobre rose en mettant en vente 100 bonnets pour l’occasion. La totalité a été vendue, permettant la remise d’un chèque de 600 euros à la ligue contre le cancer de Haute-Marne. Cette dernière a rappelé que les dons sont sa seule rentrée d’argent et que tout ce qui est collecté en Haute-Marne est dépensé en Haute-Marne.
La ligue a financé l’année dernière 120 000 euros pour la recherche sur le département. Une partie des dons sert également à payer des soins pour les personnes atteintes de cancer : sport, soin esthétique, massage, piscine…
Rendez-vous aux cantonales
Léa Heyde, animatrice à la FDSEA a rappelé que la FNSEA regroupe 212 000 adhérents, 450 élus, 31 associations spécialisées, 13 FRSEA et une FDSEA par département. Le syndicat a récolté 47,4 % des suffrages aux dernières élections Elections Chambre. En Haute-Marne 40 élus syndicaux couvrent 28 cantons. La FDSEA 52 va fêter ses 80 ans en 2026 lors de son assemblée générale le 5 mars au mémorial Charles de Gaulle à Colombey les Deux Eglises.
« A la base du syndicat il y a les cantons qui permettent de faire remonter les problématiques locales. Les commissions spécialisées permettent de faire avancer les sujets mais pour pouvoir y participer il faut s’inscrire pendant les cantonales », explique Léa Heyde qui invite tous les adhérents à participer à ces évènements importants de la vie de la FDSEA. Les cantonales se déroulent actuellement sur tout le département et sont particulièrement importantes car il s’agit d’une année élective pour les bureaux.

