Des gestes pour savoir si un bélier est fertile ou non.

Une formation palpation des béliers pour vérifier leur fertilité

Suite aux nombreux cas de FCO dans le département, une formation pour distinguer les béliers aptes à la reproduction a été organisée au lycée agricole de Choignes le 30 septembre.

Avec la FCO qui impacte fortement notre département, il est essentiel de s’assurer que les béliers soient en pleine forme pour la mise à la reproduction. En Haute-Marne la moitié des luttes étant réalisées en octobre et novembre, les éleveurs doivent vérifier dès aujourd’hui la fertilité de leurs béliers. C’était l’objectif de la formation palpation de béliers organisée par la Chambre d’Agriculture, Cobevim et le GDS le 30 septembre au lycée agricole de Choignes, qui a réuni 45 éleveurs de Haute-Marne et de départements limitrophes.

« Trois mois avant la préparation à la lutte, les béliers doivent être contrôlés au niveau des testicules pour voir s’ils sont aptes à produire » explique le vétérinaire Olivier Lemoine qui rappelle qu’un « spermatozoïde éjaculé aujourd’hui a été fabriqué deux mois avant ». Le spécialiste a montré comment observer et manipuler pour reconnaître les béliers fertiles ou non. Car si la FCO cause une baisse de la fertilité et des avortements chez les brebis, elle entraine des problèmes de stérilité chez les béliers. « Avec une température excessive, les testicules peuvent réduire de moitié, voire des trois quarts, et peut-être ne jamais revenir à un état normal de production » indique Olivier Lemoine, qui conseille d’appeler un vétérinaire en cas d’anormalité testiculaire des animaux.

« La palpation est la technique la plus simple et la plus rapide à mettre en place » déclare Samuel Guénin, vice-président du GDS qui reconnaît qu’il « faut un peu d’entrainement, mais que cette technique aide à choisir les béliers ». David Thenail, directeur de Cobevim, explique qu’un test au microscope est également possible, « mais c’est une opération lourde qui sera peut-être mise en place dans les semaines à venir ». Face à la propagation rapide de la FCO, cette formation est primordiale pour s’assurer d’avoir des agneaux au deuxième semestre 2025.

Pic pas encore atteint

« On avait tous les voyants au vert : le prix, la demande et la consommation, tout était parfait et la FCO démoralise les éleveurs ovins » souligne David Thenail qui constate néanmoins que la vaccination a été efficace. Mais un premier cas de sérotype 8 (qui arrive par le sud de la France) a été détecté en Haute-Marne. Le vaccin contre la FCO-03 est gratuit pour les éleveurs en zone régulée (voir carte) et rapide à se procurer. En revanche celui pour le sérotype 8 est à la charge des éleveurs et est plus difficile à obtenir. « L’enjeu est de réussir à vacciner au printemps contre les différents sérotypes pour protéger les troupeaux », indique David Thenail.

Au 26 septembre, la Haute-Marne comptait 111 foyers de FCO-03 (56 sur ovins et 55 sur bovins) et 83 suspicions, ainsi qu’un foyer de FCO-08 sur bovins. « Cela ne fait qu’augmenter, il y a une réelle détresse chez les éleveurs. Il faut désinsectiser, mais surtout vacciner, c’est le seul moyen de lutte », souligne Samuel Guénin. Selon lui « les gros dégâts restent à venir car la FCO8 n’était pas trop testée jusque là donc on aura sûrement d’autre cas ».