Certains essais ont montré des taux d’efficacité de désherbage tout à fait corrects sur les graminées et les dicotylédones.

Améliorer ses pratiques de désherbage de maïs

Dans le cadre de la MAPE (Mission agricole de protection des eaux), la Chambre d’agriculture a invité les agriculteurs à découvrir une plateforme d’essais qu’elle a mise en place à Marault. L’enjeu étant d’identifier des solutions de désherbage de maïs tout en préservant la qualité de l’eau. « Le but de l’essai est de voir comment on peut réduire les doses de DMTA-P, une molécule qui est beaucoup utilisée pour désherber le maïs. C’est un vrai problème sur les zones sensibles comme les aires d’alimentation des captages prioritaires, elle se retrouve très facilement dans les sources, car elle est très soluble dans l’eau », explique Julie Masson, conseillère agro-environnementale à la Chambre d’agriculture.
Le fabricant BASF préconise de réduire de moitié les doses d’herbicide contenant du DMTA-P dans les parcelles situées en zones sensibles. Cette plateforme d’essais a permis aux exploitants de découvrir une quinzaine de micro-parcelles avec différentes modalités : 100 % chimique, 100 % désherbage mécanique ou un mélange des deux.

Le désherbage mécanique s’anticipe


Frédéric Berhaut, ingénieur spécialisé cultures biologiques et sols à la Chambre d’agriculture, a détaillé le fonctionnement d’une herse étrille, « un outil qui peut être utilisé avant la levée » et d’une bineuse « à utiliser uniquement quand le maïs est suffisamment développé, pour pouvoir repérer les rangs ». Le technicien insiste sur l’importance de bien régler les machines et de bien adapter la vitesse de travail.

Attention, faire du désherbage mécanique ne s’improvise pas. « La difficulté quand on fait du désherbage mécanique, c’est d’intervenir sur des adventices pas trop développés pour que le désherbage soit efficace », insiste Antonio Pereira, conseiller agronomique production végétale à la Chambre d’agriculture. « En désherbage mécanique on fait des interventions précoces, pas du désherbage de dernière minute, il faut l’anticiper et le programmer », ajoute Frédéric Berhaut.
« Certains essais ont montré des taux d’efficacité de désherbage tout à fait corrects sur les graminées et les dicotylédones. Il est donc possible de changer ses pratiques et de réfléchir à d’autres programmes herbicides quand on est sur une parcelle en zone sensible », concluent les techniciens de la Chambre d’agriculture.