La charte a été signée par la préfète, des associations d’élus, des maires, syndicats forestiers, ONF et Fibois Grand Est.

Valoriser le bois sur notre territoire

Une charte pour valoriser localement le bois des forêts communales a été signée à la Préfecture le 26 septembre. L’objectif est de transformer localement 50 % des bois issus des forêts communales du département.

Avec 40 % de sa surface constituée de forêts (252 000 ha), la Haute-Marne est le deuxième département forestier de la région. « La forêt est un enjeu majeur dans le département », insistait la préfète Régine Pam lors de la signature de la charte le 26 septembre en Préfecture. « La forêt a une fonction économique, écologique et sociétale et depuis le covid c’est aussi une source d’attractivité pour nos communes », résume Jean-Pierre Michel, président de l’association des communes forestières de Haute-Marne.

Or seulement 30 % des bois de nos forêts sont exploités par les scieries haut-marnaises. L’objectif de la charte est d’atteindre les 50 %, soit 20 000 m³ supplémentaires annuels qui seront transformés dans notre département plutôt que de partir à l’extérieur. D’après Benoit Cussey, gérant de la scierie Hurson à Foulain, ce volume permettra de répondre à la demande des scieries locales. Il explique que la crise du covid a entrainé une hausse brutale de la demande, une tension sur le marché du bois, mais aussi des difficultés d’approvisionnement. « Cette situation a mis en évidence une réalité simple : la sécurisation des volumes est devenue un enjeu critique pour notre filière ».

L’idée de la charte est de s’appuyer sur les communes forestières, qui représentent 92 % des communes du département. Car la marge de progression est importante en matière de contractualisation en forêt communale. 34 % des bois en forêt communale sont vendus en contrat d’approvisionnement. Un quart des communes ne vend pas du tout en contrat et 38 % des communes vendent moins de 20 % de leur bois en contrat. « La valorisation du bois est équivalente, voire légèrement supérieure grâce à un meilleur allotissement », indique Jean-François Thivillier, directeur de l’agence Haute-Marne à l’ONF.

« Opportunité historique »

Concrètement les communes s’engagent sur plusieurs années en faveur des contrats d’approvisionnement lors des préparations de coupes par l’ONF. Il est aussi question de privilégier la valorisation locale et promouvoir une gestion durable. « La charte est donc bien plus qu’un texte d’intention, elle représente une volonté commune de changer le modèle, de donner à nos forêts la place qu’elle mérite dans l’économie locale et de renforcer la résilience de notre filière », souligne Benoit Cussey.

« Cette charte est une opportunité historique pour notre département et notre filière, elle sécurise nos approvisionnements, offre de la valeur ajoutée dans nos territoires, soutient l’emploi local, encourage l’innovation et la diversification, répond aux attentes citoyennes et écologiques et repose sur un partenariat solide et durable », salue Benoit Cussey. Régine Pam souligne « la volonté commune des entreprises et des élus à s’engager pour accélérer la dynamique ». A l’approche des prochaines élections municipales (les 15 et 22 mars 2026) la préfète appelle à sensibiliser les nouveaux élus pour « embarquer un maximum de maires dans la démarche ».