La forêt n'est pas revenue dans le portefeuille du Ministère de l'Agriculture.

Pour le retour de la forêt au Ministère de l’Agriculture

Le 22 octobre Anne-Catherine Loisier, sénatrice de la Côte-d’Or, a adressé une lettre ouverte au Premier ministre, cosignée par plusieurs sénateurs, dont le haut-marnais Bruno Sido, et de nombreux professionnels de la filière forêt-bois. Extraits.

« La forêt n’est à ce jour pas revenue dans le portefeuille du Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la souveraineté alimentaire, après un passage inexpliqué et sans précédent dans le giron du Ministère de la transition écologique sous le gouvernement précédent.


La filière forêt-bois doit être gérée en cohérence avec les espaces naturels agricoles, sous l’égide du Ministère de l’agriculture :


-La filière s’appuie sur une gestion durable des forêts conduite depuis plusieurs décennies selon le code forestier (plantation, entretien, coupe) – autant d’activités dont la logique rejoint celle de l’agriculture (production, renouvellement, valorisation).


-Le rattachement à l’agriculture garantit que la filière ne soit pas isolée mais bien intégrée dans un ensemble plus vaste de production rurale primaire.


-Le fait que la filière ait longtemps été rattachée au ministère de l’agriculture constitue un argument de stabilité et de continuité institutionnelle. Les efforts financiers fournis ces dernières années pour valoriser la filière doivent se poursuivre en cohérence !


-Préserver le lien avec l’agriculture, c’est assurer la dimension « production renouvelable » et « matière première », c’est favoriser l’investissement, la formation, la structuration de la filière (scieries, industrie du bois, valorisation) dans une logique agricole/industrielle durable plutôt qu’exclusivement environnementale.


-La souveraineté de la filière forêt bois est déterminante au même titre que la souveraineté agricole. Elle se développe autour d’un cap stratégique qui n’est pas uniquement « biodiversité » mais aussi « optimisation du puit de carbone par la valorisation des usages du bois, la production, industrielle, le bois-énergie, la biomasse, l’innovation, l’emploi », essentiels à l’économie de nos territoires.


-Les forêts participent à la dynamique rurale, à la diversification des exploitations agricoles (agro‑foresterie, associant arbres et cultures ou élevage), aux revenus des exploitants ou propriétaires. Le fait qu’elle soient rattachée au ministère de l’agriculture permet une meilleure articulation dans la gestion des espaces agriculture / forêt / agro‑foresterie.


-Le Sénat vient de publier un rapport sur la compétitivité de la filière bois dont le regain passe forcément par une gestion agriculture/ forêt optimisée ».