Une fête sous le signe de la convivialité !

A Pierrefontaines, la fête de l’agriculture a tenu toutes ses promesses. La météo, capricieuse la veille, a finalement été clémente pour cette 70ème édition marquée par le retour du concours de labour et des concerts en soirée.

La fête de l’agriculture s’est déroulée sans encombre dimanche dernier. La veille, un orage accompagné de vents violents a endommagé des barnums. Mais l’équipe des JA a été réactive et s’est mobilisée pour que le site puisse accueillir le public dans les meilleures conditions. Pari réussi, d’autant plus que la météo a été parfaite pour fêter comme il se doit cette 70ème édition. L’organisation des JA du canton de Longeau a été à la hauteur de l’évènement, et la présence de 120 bénévoles a permis de faire de cette fête un véritable moment de convivialité.

Cette édition a vu le retour du concours de labour, qui a connu un véritable succès avec 12 laboureurs en compétition. Le public a retrouvé les animations traditionnelles de la fête de l’agriculture comme le moiss batt cross et des démonstrations de chien de troupeau. Les visiteurs ont pu déambuler à travers le marché du terroir, découvrir des artisans, les concessionnaires agricoles et les stands des différents OPA. Il y avait également le village enfants, une exposition de matériels anciens, des animaux, ainsi que de la sculpture sur bois. L’exposition de miniatures et les démonstrations de 4×4 cross faisaient parti des nouveautés. Pour cette édition anniversaire, les JA ont fait durer le plaisir avec le concert du groupe Carré d’As en fin de journée suivi par un set de DJ Aimeric en soirée.

Rentrée syndicale

Lors de l’inauguration officielle, Stéphane Galton, président de la fête, a souhaité rendre hommage « aux agriculteurs qui pendant 70 ans ont fait vivre notre territoire, c’est grâce à eux si on est JA aujourd’hui. Les plus anciens seraient certainement heureux de voir l’évolution de l’agriculture ces dernières décennies, une agriculture remplie de modernisme et de nouvelles technologies. Mais ils seraient certainement moins fiers de nous voir consulter nos comptes bancaires tous les matins qui sont dans le rouge parce qu’on attend des versements de la DDT ou de l’Europe. Ils rigoleraient certainement de nous voir manifester devant la Préfecture parce que les sangliers détruisent nos cultures ou encore parce que le loup dévore nos moutons et bientôt nos vaches. Eux pouvaient réguler le problème à la base sans passer des heures avec des démarches administratives ».

Car la fête de l’agriculture est aussi synonyme de rentrée syndicale. Ainsi, Thomas Millot, président des JA, a déclaré qu’« après une année plus que compliquée, Jeunes Agriculteurs a connu des mobilisations historiques. Nous avons obtenu des avancées et les chantiers sont en cours, mais n’ayons pas peur d’avoir des grandes ambitions et de nouvelles positions. Le challenge est grand, nous devons rester vigilants sur l’escrologie punitive et la transmission, car c’est notre avenir. Il y a une chose qui doit être au-dessus de tout c’est le bon sens paysan, la production, l’agriculture avec un grand A. L’agriculture est le poumon indissociable de notre Haute-Marne, à nous de lui garantir un bel avenir, une souveraineté. Tous les ans à la fête de l’agriculture nous arborons fièrement notre agriculture haut-marnaise, nos convictions, nos volontés, nos traditions, nos savoir-faire, la volonté d’exposer notre métier sous son meilleur angle. C’est des Jeunes Agriculteurs qui aiment leur métier, qui sont sincères et passionnés, et qui n’ont qu’une envie, vivre de leur métier et vous nourrir ».

Des jeunes pour l’avenir

Sébastien Riottot, président de la FDSEA, a évoqué « une moisson difficile avec des rendements en berne », mais il reste positif : « nous ne sommes pas seuls, nous sommes à l’intérieur de filières résilientes ». Il enchaîne : « Nous avons besoin de jeunes en agriculture et dans tous les métiers autour de l’agriculture. On commence à voir dans certains secteurs d’activité des difficultés de recrutement, il faut attirer les jeunes, c’est un métier qui est plein d’avenir car il s’agit de nourrir le monde. Mais il y a souvent des bâtons dans les roues, des bâtons administratifs. Ce que je regrette le plus c’est qu’on a de plus en plus galvaudé la notion de production. C’est simple, pour vivre de notre métier, il faut vendre quelque chose, donc il faut produire. Je ne crois pas du tout à une agriculture saupoudrée de subventions pour être jardinier du paysage, ça ne tiendra jamais. Il faut faire en sorte que tout le monde puisse produire dans de bonnes conditions, en respectant la nature bien sûr, mais nous devons produire ».

Marc Poulot, président de la Chambre d’agriculture, a rappelé que 2024 est l’année des 100 ans des Chambres d’agriculture, qui veillent « à l’accompagnement de l’ensemble du monde agricole, à l’attraction des métiers de l’agriculture dans la production, mais aussi des filières car sans elles l’agriculture n’est rien ». Revenant sur les élections des Chambres d’agriculture en 2025, le président souligne qu’il « est important de pouvoir voter pour être représenté. Je vous invite à vous assurer d’être bien inscrit dans les collèges afférents et de vous exprimer au printemps prochain ».

La préfète Régine Pam a souligné que « la situation de l’agriculture est l’affaire de tous, c’est un secteur d’intérêt général majeur, en particulier pour la Haute-Marne car il représente trois fois plus en terme de PIB que sur le territoire national ». Elle a rappelé la présence de l’État et son soutien sur « des sujets compliqués pour l’agriculture », citant le nouveau programme de la PAC, la météo, ou encore les normes. Elle affirme que « nous cherchons tous à chercher des solutions de simplification » et que « tous les sujets sont abordés avec le monde agricole : les rendements, la protection contre la prédation du loup, la gestion de l’eau, les normes phytos, l’installation des jeunes ». Elle indique également que « 100 % des dossiers de la MAEC 2023 ont été instruits par la DDT » et que « pour la PAC 2024 les choses s’annoncent plutôt positivement en termes de délai ». Pour sa deuxième fête de l’agriculture en Haute-Marne, Régine Pam indique qu’« on peut compter sur nos jeunes pour donner une belle vitrine de l’agriculture » et rappelle que « l’avenir de l’agriculture est un défi générationnel ».