Les conditions climatiques de cette année ont impacté la vigne. A Argentolles, David Mocquart termine les vendanges et selon lui la quantité n’est pas au rendez-vous avec une qualité moyenne.
David Mocquart, troisième génération de vigneron, exploite 6,5 ha de vignes à Champagne à Argentolles. Après avoir installé un premier pressoir d’une capacité de 2000 kg en 1993, il s’équipe d’un second pressoir en 2001, mais ce dernier est un traditionnel Coquard de 4000 kg. « Cela permet de gagner en qualité » explique le vigneron, qui produit 45 000 bouteilles par an. On est récoltant manipulant, on fait notre champagne de A à Z. C’est une passion ». Ce soucis de la qualité paye puisque son champagne a gagné plusieurs médailles au concours des vignerons indépendants.
Régine Pam, préfète de la Haute-Marne, et Xavier Logerot, directeur de la DDT, sont venus visiter le pressoir et les vignes de David Mocquart le 12 septembre, alors que débute les vendanges. « Pour déterminer la date, on prélève 10 grappes, on regarde le poids, l’état sanitaire et on écrase pour observer la masse volumique, le sucre et l’acidité. Au bout de 4 à 5 prélèvements, on a une idée de la tendance, cela nous permet de déterminer quand il faut récolter » indique le viticulteur. Les dates de vendanges pour ce secteur ont été fixées au 9 septembre pour le pinot noir et le pinot meunier, et au 14 septembre pour le chardonnay. Mais la pluie a retardé le début de la cueillette qui a commencé le 11 septembre chez David Mocquart. Aidé par ses 14 vendangeurs, la récolte des raisins touche maintenant à sa fin.
Du froid et de l’humidité
« L’hiver a été pourri et on a eu du gel très fortement au printemps. Cela a même eu du mal a redémarrer car le froid a duré. En fait les épisodes de froid et d’humidité se sont enchainés sans s’arrêter. Sur Rizaucourt les vignes étaient noires, on se demandait si elles allaient redémarrer » indique David Mocquart. « Tout le monde a été touché par le mildiou, de façon plus ou moins importante. Après c’est le facteur chance qui joue, réussir à utiliser le bon produit au bon moment. Aujourd’hui appliquer des traitements est très complexe ».
Résultat, le vigneron évoque une vendange « catastrophique » au niveau quantité, avec une qualité « moyenne ». « C’est une année très spéciale, ça ne mûrit pas bien. On n’a pas un degré de sucre exceptionnel, mais il sera suffisant pour le Champagne », poursuit David Mocquart qui constate que les Chardonnay s’en sortiront mieux sur ses parcelles. « L’avantage c’est que le Champagne est un vin d’assemblage, dans une année mauvaise on peut utiliser le jus récolté dans d’autres années », précise-t-il.
La cuvée 2024 sera en vente dans trois ans et demi. « Pour le Champagne on cherche un bon équilibre entre le degré de sucre et l’acidité » explique le vigneron qui envisage de faire son premier champagne zéro dosage (à faible teneur en sucre) pour son millésime 2019. Il souhaite également planter de la vigne semi-large sur 1,1 ha au printemps prochain, soit une distance de 2 m entre les rangs et 70 cm entre les plants. « Avec ce système on n’a plus besoin de passer au dessus des rangs avec l’enjambeur, on passe avec des petits tracteurs viticoles entre les rangs, cela facilite le travail manuel », explique David Mocquart.