Les prix des résineux sont très corrects.

Bois sur pied : une bonne vente de printemps

La vente des coupes de bois de printemps du CPF 52 a eu lieu le 14 mai à Semoutiers en présence d’une cinquantaine d’acheteurs. Les soumissions ont été nombreuses et les lots ont été adjugés à des bons prix. La quasi totalité des articles ont été vendus.

La vente de printemps par soumission cachetée, organisée par les coopérateurs producteurs forestiers de Haute-Marne (CPF 52) proposait 70 articles aux acheteurs. Au total, 25 500 m³ de bois sur pied étaient inscrits au catalogue : 5 000 m³ d’épicéa, 5 000 m³ de pins et mélèze, 1 200m3 de douglas, 2 500 m³ de sapins, 4 500 m³ de frêne, 1 300 m³ de hêtre et 6 000 m³ de divers feuillus et houppiers.
« C’est une très bonne vente, la demande est importante en bois énergie et bois de trituration, donc leurs prix sont à la hausse. Aujourd’hui il n’y a plus de différence de prix entre quelqu’un qui achète pour faire des copeaux et quelqu’un qui achète pour faire de la trituration » résume Michaël Léotier, technicien au CPF 52. La demande était particulièrement importante en trituration de bois feuillus, avec une dizaine de soumissions par lot, qui ont été vendus entre 20 et 25 € la tonne.

Le bois de trituration sert à confectionner des panneaux d’ameublement ou de la pâte à papier (emballages alimentaires, papier kraft). Pour Michaël Léotier, les conditions météo hivernales expliquent cette forte demande : « beaucoup de chantiers n’ont pas pu se faire en forêt, car l’hiver a été très humide. Les usines ont dû puiser dans leur stock et maintenant elles doivent le reconstituer ».

Bonne tendance


La crise scolyte ne semble pas impacter les prix des résineux. Le pin s’est vendu à 30 €/m³, tandis que l’épicéa et le sapin ont eu des prix entre 30 et 40 €/m³, selon les diamètres et la proportion de bois sec. « Le prix des résineux est très correct, il n’a pas baissé malgré les dépérissements qui sont toujours là » précise Michaël Léotier.

Du côté des feuillus, le frêne a été acheté entre 80 et 100 €/m³ et les grumes de hêtre entre 60 et 70 €/m³. Le douglas repart légèrement à la hausse avec un prix entre 75 et 80 €/m³, mais n’atteint pas son niveau d’il y a deux ans (100 €/m³).

Une cinquantaine de personnes ont soumissionné lors de la vente, chaque lot ayant reçu entre 5 et 10 soumissions. Les achats ont été équilibrés, avec une trentaine d’acheteurs différents pour 64 lots vendus sur les 70.

« On pensait que l’année 2024 allait être difficile, car le marché du bois est tendu, mais en Haute-Marne la tendance est bonne. On a les sapins qui dépérissent et les frênes qui sont malades, mais malgré tout ça se vend bien. On dirait que notre vente ne reflète pas le marché national » analyse Michaël Léotier.

Avec le réchauffement climatique, le CPF est inquiet pour l’avenir de la forêt. Si l’hiver pluvieux a eu des effets bénéfiques pour la végétation en place et les nouvelles plantations, « les arbres qui ont souffert les années passées à cause de la sécheresse ne s’en remettent pas ».
Les techniciens sont actuellement sur le pont pour remettre en état les chemins forestiers en rebouchant les ornières, conséquences de cette année particulièrement humide.

La prochaine vente de bois d’automne, qui comportera plus de résineux que d’habitude, aura lieu le mercredi 6 novembre à la salle des fêtes de Semoutiers.