La FC0 de sérotype 3 se propage rapidement en Haute-Marne avec déjà 8 cas dans 8 fermes. La préfète Régine Pam et Fabienne Logerot, directrice de la DDETSPP, étaient au Gaec des Vallots, à Laharmand, pour rappeler l’importance de la vaccination.
En France, la propagation de la fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 (FCO-3 ) s’est accélérée ces derniers jours, avec 342 foyers dans 13 départements (contre 190 une semaine plus tôt), d’après le dernier bilan du ministère de l’Agriculture au 30 août. Arrivée en France le 5 août dernier, la maladie a été détectée dans l’Aisne, les Ardennes, la Haute-Marne, la Marne, la Meurthe et Moselle, la Meuse, la Moselle, le Nord, l’Oise, l’Orne, le Pas-de-Calais, la Saône-et-Loire et la Somme.
Au 3 septembre, 8 cas dans 8 élevages ont été détectés en Haute-Marne et 17 suspicions sont en cours d’analyse. Régine Pam, préfète de la Haute-Marne et Fabienne Logerot, directrice de la DDETSPP (Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations) se sont déplacées le 2 septembre au GAEC des Vallots, à Laharmand, pour assister à une séquence de vaccination. Aubin Thévenot, à la tête d’un cheptel de 400 brebis avec son associé, a eu un cas de FCO-3 la semaine dernière. « Le dimanche soir la brebis était le long du mur avec la bouche pleine de bave, sa température était à plus de 40C°. Le lendemain matin son état était encore pire, elle est morte en 12 heures de temps », explique l’éleveur.
Des doses de vaccin disponibles et gratuites
L’État finance les tests en cas de suspicion de FCO-3 et les doses de vaccin. « Si vous avez un cas, la visite du vétérinaire est prise en charge » assure Fabienne Logerot. L’acte de vaccination par le vétérinaire n’est en revanche pas pris en charge, tout comme le vaccin contre le sérotype 8 (présent dans le sud de la France). Régine Pam l’affirme : « il n’y a pas de rupture de doses de vaccin ». Effectivement Aubin Thévenot déclare ne pas avoir eu de difficulté à trouver des doses et les avoir reçues « très vite ». Il ajoute : « en Belgique les éleveurs payent 8 € le vaccin, il ne faut pas hésiter à vacciner car la maladie risque d’exploser rapidement ». L’éleveur a déjà vacciné 150 animaux et désinsectise en attendant la protection immunitaire.
La FCO est une maladie virale non contagieuse entre animaux qui est transmise par des moucherons piqueurs (contamination également possible par voie transplacentaire pour les sérotypes 3 et 8) : les culicoïdes qui affecte les bovins, ovins et caprins. « Un moucheron qui pique un animal infecté peut devenir vecteur de la maladie » prévient Régine Pam. La faune sauvage n’a pas de rôle dans la propagation de la maladie.
« Le sérotype 3 représente une menace immédiate pour nos cheptels. La vaccination et la désinsectisation des ovins et des bovins sont les seuls moyens de protection des animaux. La semaine dernière, j’ai lancé tout un travail d’incitation à la vaccination avec la Chambre d’agriculture et le GDS, il faut faire barrage à l’épidémie », souligne la représentante de l’État. « La vaccination permet d’amoindrir la charge virale de l’animal, d’éviter que la maladie se propage et de protéger le cheptel » indique Fabienne Logerot qui invite les éleveurs à commander des vaccins auprès de leur vétérinaire.
Intérêts de la vaccination
Suivant les vaccins, la vaccination réduit ou empêche la virémie, l’apparition de symptômes et la mortalité.
> Vaccins contre le sérotype 3 : réduction des symptômes, de leurs impacts et de la mortalité.
> Vaccins contre les sérotypes 4 et 8 : protection contre la virémie évitant l’apparition de symptômes et la mortalité ainsi que la contamination des culicoïdes. Un animal vacciné ne peut donc pas transmettre le virus à un autre animal. La protection est donc à la fois individuelle et collective pour le troupeau et le voisinage.
Bien que le délai d’acquisition de l’immunité soit de plusieurs semaines, les effets de la vaccination commencent à s’observer moins de 10 jours après la première injection. Attention, dans le cadre des mouvements, seule la vaccination 4 et 8 est utilisable. Celle-ci doit être certifiée et réalisée obligatoirement par le vétérinaire. La vaccination contre le sérotype 3 ne permet pas les mouvements d’animaux.
En cas d’analyses PCR, il est recommandé d’attendre au moins 10 jours entre l’injection du vaccin et le prélèvement sanguin. La vaccination est à envisager comme un moyen essentiel de prévention. Il est fortement recommandé de vacciner sans délai. En effet le virus circule vite et pourrait infecter les animaux avant la protection immunitaire et engendrer de très sérieux impacts. S’agissant d’infection virale, en cas d’infection il n’y a pas de traitement spécifique, mais une thérapie de soutien.
D’après l’Anses, même en urgence, la vaccination a un intérêt et diminue les signes cliniques. Hors contexte d’une circulation massive sur le cheptel, si un ou deux animaux commencent à présenter des signes cliniques, la vaccination peut également avoir un intérêt. Les signes cliniques observés sont dus à l’infection par le virus naturel. La vaccination d’un troupeau infecté peut réduire l’impact clinique au sein du troupeau si elle est réalisée rapidement. Dans tous les cas, il convient de voir avec son vétérinaire.