Les éleveurs devaient classer deux lots de bovins.

Une formation pour les futurs juges

Une formation de juge de concours s’est déroulée le 17 décembre à Esnoms au Val. Une vingtaine de participants a travaillé la description morphologique des vaches, le classement des sections et le commentaire technique à destination du public.

Une session de formation de juge a été organisée par le syndicat interdépartemental Simmental, en partenariat avec Simmental France et Montbéliarde Association le 17 décembre à Esnoms au Val, dans le sud du département. La ferme du Val, qui compte 130 vaches de race Simmental et Montbéliarde en AOP Epoisses, a accueilli une vingtaine d’éleveurs lors de cette journée.

« Les éleveurs viennent du Grand Est et de Bourgogne Franche Comté donc la Haute-Marne est bien située pour faire cette formation. Beaucoup de jeunes éleveurs souhaitent apprendre les techniques de jugement d’animaux, on a eu beaucoup de demandes, on ne s’attendait pas à être aussi nombreux », se réjouit Yannick Prat, l’un des associés de la ferme du Val. Egalement président du syndicat interdépartemental Simmental, il a suivi assidument cette formation, lui qui a été juge au Space en 2021 et au Sommet de l’élevage en 2022. « On est plusieurs à avoir été juges, on va pouvoir donner quelques conseils, mais j’ai besoin de me former puisque je participe à des concours », glisse Yannick Prat.

Construire un commentaire

« Le rôle d’un juge est de bien classer les animaux et de bien les commenter », indique Baptiste Mamet, technicien à Montbéliarde Association, qui a formé les éleveurs lors de cette journée qui s’est déroulée en deux temps. La matinée en salle a été consacrée à la partie purement technique. Le type de Simmental à mettre en avant sur les concours, la fonction du juge, sa posture et son déplacement. « Un juge doit être bien positionné pour avoir un œil global pour bien voir toutes les vaches et il ne doit pas être trop proche des barrières pour ne pas être pollué par les commentaires du public », explique le formateur.

Vient ensuite le volet sur la communication, la construction d’un commentaire et ce qu’on peut dire ou non. Les éleveurs ont eu des conseils techniques sur la prise de parole en public pour être à l’aise avec le vocabulaire recherché. « Il faut que la parole soit fluide, naturelle. Il ne faut pas faire que de la description, il faut comparer les vaches les unes par rapport aux autres et expliquer son choix », souligne Baptiste Mamet. Les éleveurs ont un œil plus aguerri techniquement, mais il est souvent plus difficile de prendre un micro pour s’exprimer devant un public. « On peut avoir des gens qui sont très bons en classement des animaux mais encore faut-il expliquer pourquoi on les a classés comme ça. Ce n’est pas en une seule journée de formation qu’on devient juge. Il faut beaucoup s’entrainer dans sa ferme et apprendre à connaître ses émotions pour bien gérer son stress », conseille le formateur.

Un bon niveau en prise de parole

L’après-midi a fait place à la pratique en ferme. Les éleveurs devaient classer un lot de jeunes vaches et un lot d’adultes Simmental, puis prendre le micro à tour de rôle et commenter leur choix en conditions réelles. Chaque prestation est filmée puis analysée ensuite pour relever les points à améliorer : la gestuelle, le commentaire, la diction, les erreurs de langage, les répétitions… L’animation du ring est aussi un point important, le juge doit se présenter, rappeler les qualités de la race Simmental, lancer les jingles, faire applaudir le public et remercier les organisateurs du concours.

Après son passage, Baptiste Hance, éleveurs au Gaec Saint Vincent à Liffol le Grand, dans les Vosges, explique que « départager les animaux se fait plus ou moins facilement, le plus difficile est le commentaire, savoir hiérarchiser ses idées. Être à l’aise à l’oral n’est pas forcément évident, il faut réussir à exprimer son idée ». Le jeune éleveur participe régulièrement au concours Simmental à la foire de Montigny et au lycée agricole de Choignes. « Cette année j’ai participé au concours de pointage départemental, j’ai été qualifié pour celui de Paris et j’ai réussi à remporter le Trophée du meilleur pointeur national 2024. J’ai envie d’aller encore plus loin et pourquoi pas aussi juger sur un concours. Cette formation me permet de repousser mes limites et il y a aussi l’aspect convivial car ça fait l’occasion de se retrouver entre éleveurs d’autres départements », ajoute Baptiste Hance. Le Gaec Hance Saint-Vincent accueillera d’ailleurs l’assemblée générale du syndicat interdépartemental Simmental le 29 janvier.

Bien que cette formation soit une initiation, Yannick Prat salue la forte motivation des participants : « il y a déjà un bon niveau sur la prise de parole alors que c’est une première pour beaucoup d’éleveurs ». Après la Lozère et la Haute-Marne, une formation aura lieu prochainement en Ille et Vilaine, les éleveurs sélectionnés lors de ces trois sessions feront une harmonisation encore plus pointue.