La vente d’automne a été très dynamique (photo d’archives).

Bois : une bonne vente d’automne

Les coopérateurs producteurs forestiers de Haute-Marne (CPF 52) ont organisé leur traditionnelle vente d’automne le 6 novembre à Semoutiers. La demande est toujours présente et les lots se sont vendus à des bons prix.

La catalogue proposait 82 articles regroupant 800 m³ de bois abattus en bord de route et 22 200 m³ de bois sur pied : 3 500 m³ de chêne, 4 200 m³ de hêtre, 1 700 m³ de frêne, 6 600 m³ de divers feuillus et houppiers, ainsi que 6 200 m³ d’épicéa, pins, douglas, mélèze et sapin. 3 000 tonnes de produits étaient également vendus à l’unité. Seuls 10 lots ont été invendus : les bois situés sur des coteaux, les petits lots, les peupliers et les feuillus précieux (alisier, merisier, érable sycomore).

« C’est une vente satisfaisante », se réjouit Eric Chevallier, président du CPF 52. « Tous les particuliers devraient revenir en coopérative. Un particulier ne verra que deux ou trois acheteurs alors que nous avons un cahier qui est diffusé à 200 acheteurs, donc il y a une concurrence car le jour de la vente les entreprises doivent absolument acheter du bois pour assurer leur activité. Parfois il y a quinze soumissions pour un seul lot dont une ou deux 30 % au dessus de la moyenne des prix. Quand les lots sont de bonne qualité, le gain est acquis d’avance. On a de gros propriétaires forestiers qui reviennent vers nous pour notre compétence, notre savoir-faire et notre rigueur ».

« Les acheteurs sont très diversifiés, personne n’a eu de monopole », note Michaël Léotier, technicien au CPF 52. Le bois abattus en bord de route, principalement des frênes, se sont très bien vendus. Les acheteurs sont des exportateurs originaires de l’Ain, de Belgique ou des Pays-Bas. Le plus beau lot a été adjugé à 175 €/m³.

Le prix du chêne se maintient

Les bois sur pied sont vendus à des scieries locales. Tiré par la demande en tonnellerie (merrain), les prix du chêne se maintiennent à un niveau élevé, mais uniquement sur les lots de très bonne qualité. Les scieries locales sont d’ailleurs inquiètes sur la pérennité de la ressource en chêne de très bonne qualité. Les plus beaux lots ont été vendus à 470 €/m³ contre 100 €/m³ en moyenne pour les moins bonnes qualités. « Il y a beaucoup moins de demande pour les chênes de qualité secondaire, utilisés pour la construction ou l’ameublement, donc les prix ont baissé », constate Michaël Léotier.

Le frêne s’est vendu entre 70 et 120 €/m³ et le hêtre entre 60 et 80€/m³. La demande reste forte pour ces deux essences, ce qui tire les prix vers le haut. « Ce sont des très bons prix, les cours sont au plus haut depuis 25 ans, même s’ils restent bien en dessous d’avant la tempête de 1999 », analyse Michaël Léotier.

La demande est très élevée en bois de trituration (emballage alimentaire, carton), avec une moyenne de 20€ la tonne, ainsi qu’en bois énergie (copeaux pour des grosses chaufferies biomasse) et en résineux.

La vente a été très dynamique malgré un marché pourtant compliqué car certaines entreprises manquent de visibilité et nagent dans l’incertitude de la situation économique. Par ailleurs l’exploitation forestière est au ralenti à cause des conditions humides qui durent depuis un an. « Dans l’est, le sud est et le nord du département il est difficile de faire rentrer un tracteur en forêt, parfois on est contraint d’arrêter des chantiers, mais les entreprises doivent travailler », explique Michaël Léotier.